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Un magnifique animé sur le rakugo, un thème qui m’avait déjà fasciné dans l’excellent drama Tiger & Dragon.

Commençons par évoquer la sublime mise en scène visuelle et sonique, qui arrive à nous faire comprendre, sans avoir besoin d’expliquer, ce qui fait un bon raconteur. Elle arrive à opposer le dynamisme et l’immobilité en suggérant  par des effets l’espace trois dimensionnel qu’un raconteur semble occuper malgré sa position statique. Elle s’efforce de nous apprendre la grammaire du rakugo en nous montrant qu’un personnage peut briser les barrières du temps et de l’espace et projeter le spectateur dans un univers imaginé, lui donner l’illusion qu’il crée la vie et la manipule comme si elle existait vraiment. Le novice pourra donc comprendre ce qui fait la force d’un personnage et les faiblesses d’un autre.

En plus du thème du rakugo fascinant et parfaitement mis en scène, on a aussi une belle histoire d’amitié, de rivalité, de famille et surtout d’amour tragique. Tous les personnages sont extrêmement riches et deviennent encore plus intéressants dans leurs interactions les uns avec les autres.  Ces aspects complètent parfaitement l’univers du rakugo. Certains se plaindront peut-être du classicisme un peu trop respecté de l’histoire. Les personnages semblent parfois figés dans leurs rôles, tels des personnages de théâtre. Cette perfection est parfois dérangeante dans le sens où les personnages sont vraiment là pour servir l’histoire et ne sont que les instruments de son développement. D’où un certain manque d’investissement émotionnellement dans ces derniers.

Pour moi, ce n’est pas un problème, et cela ne rend l’animé qu’encore plus fascinant. Il faut un réel degré  de maîtrise pour réussir ce genre de prouesse. On est face a une série qui choisit toujours la route du choix narratif le plus complexe et subtil émotionnellement. 

C’est une superbe série, maîtrisée de A à Z qui me fascine par sa perfection. Une oeuvre complexe qui ne peut être analysée qu’en si peu de mots. Une vraie réussite divertissante, prenante, si engageante et qui deviendra surement un classique. 

J’ai tellement tellement hate de voir la seconde saison. 

9/10

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Un bon thriller, qui pourra même convaincre des personnes qui ne sont pas du tout habitués aux animés.

On est face à une série rythmée, qui vous prend a la gorge et ne lâche pas. Le scénario est extrêmement engageant, l’atmosphère à couper au couteau fantastique. J’ai du mal a me souvenir d’une série dans laquelle on rentre autant et si immédiatement.

Le show repose certes assez souvent sur des retournements de situation improbables, un peu à la manière de certaines séries US, mais rien qui vous donnera envie de jeter votre ordinateur par la fenêtre. Ca devient par contre plus embêtant quand la série se repose sur ses twists plutôt que sur l’impact émotionnel qu’elle génère mais aussi la façon dont elle traite certains problèmes de l’enfance, ce dans quoi elle excelle par ailleurs. 

Autre point noir, la fin. La révélation qui intervient deux/trois épisodes avant celle-ci est gérée de façon un peu ridicule ; et bien que l’après soit géré plutôt correctement, on reste quand meme sur une grosse déception par rapport à ce que les premiers épisodes laissaient suggérer.

C’est un animé beaucoup moins sophistiqué et compliqué qu’il en a l’air. A condition d’abaisser un peu ses attentes, on passe un excellent moment face à une série qui essaye de faire quelque chose d’un peu différent.

7.5/10

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Quel beau voyage vers l’acceptation. 

L’acceptation dans un premier temps est celle de soi-même : chaque personnage de la série se ment à soi-meme et essaie d’oublier le tragique événement qui pèse sur leur vie a sa façon. Chacun d’entre eux vit son propre voyage intérieur qu’il l’amènera à arrêter de fuir et à regarder la réalité en face. S’accepter soi-même, c’est également réaliser que l’on ne se suffit pas, à quel point la famille est essentielle et à quel point son unité peut nous rendre plus fort.

L’acceptation c’est ensuite accepter l’autre. Accepter que sa perception de notre identité soit différente de la notre. Que sa morale, ses valeurs, ses coutumes puissent être différentes des nôtres. Qu’il puisse faire des erreurs aussi.

L’acceptation, c’est enfin de prendre la vie comme elle vient. Le seul fait de pouvoir vivre et exister est une beauté en soi. Les moments de beauté existent partout et il suffit de vouloir les saisir pour s’en rendre compte.

C’est le fait qu’il est impossible d’oublier les moments tristes de notre vie, les mauvais souvenirs. Mais que la vie vaut toujours la peine d’être vécue.

Je vous épargne les détails sur l’animation sublime, la profondeur des personnages (Benten, l’un des personnages les mieux écrits de l’animation japonaise) etc etc.

Lancez le premier épisode. Un animé thérapeutique qui devrait etre remboursé par la Sécu.

9/10

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L’un des meilleurs animés de 2010 et un rappel de pourquoi l’animation japonaise est un medium si important. Voici un animé qui ose imposer son propre style et sort du carcan démographique typique et imposé de l’animation.

La premiere chose qui frappe, c’est le rythme de la série, frénétique. On a vite fait de perdre le fil mais ce qui nous retient, c’est l’humour ; noir bien sur et infusé de moments de vérité qui tapent là où il faut. L’animation est très artsy et pourra en rebuter certains mais l’absurdité visuelle a le mérite d’être en phase avec le propos traité. Chaque bizarrerie et étrangeté mise en scène sert de représentation et elles créent l’atmosphère autant que le reste. Le travail sur la couleur des personnages en lien avec leur personnalité a de quoi laisser bouche bée. Tout y est inventif et souvent très beau.

Le scénario est assez simple, composé de versions alternatives d’événements précis de la vie de notre héros. Tous sont liés par des points communs (Watashi rejoint un club dans l’espoir de vivre pleinement sa vie d’étudiant, n’arrive pas à s’intégrer, prépare la manifestation de sa frustration avec Ozu) qui ont bien sur leur importance. Les personnages eux sont fabuleux, correspondent tous à des personnalités que vous avez pu côtoyer. La marque de fabrique du scénario permet, à tour de role, d’en comprendre plus sur chacun d’entre eux. Ce n’est qu’au terme des 11 épisodes que vous pourrez pleinement apprécier toute la complexité d’un personne comme Ozu, qui parait pourtant si cliché au départ.

C’est une belle histoire sur l’adulescence, qui pourra raisonner avec beaucoup d’entre vous pour qui les moments passés à l’université et la découverte de la Vraie vie d’adulte ont été au final plus difficiles que la puberté ou autre point tournant de votre vie. Comme beaucoup, Watashi passe son temps à se plaindre que ses rêves lui échappent. Ses frustrations sont les choses qu’il n’arrive pas a contrôler (ou celles qu’il peut contrôler et qu’il choisit d’ignorer) et à quel point le destin semble s’acharner sur lui. Sa facilité à rationaliser ses mauvais choix et son manque d’introspection sont des traits partagés par tous. C’est au final l’histoire d’un garçon qui apprend à accepter le monde comme il est et découvre que la beauté est partout, et pas seulement ce que l’on voudrait qu’elle soit.

Il est rare de trouver un show aussi zinzin qui en dit autant sur notre vie et dans lequel on peut autant s’identifier.

9/10

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Dès les premiers épisodes, on sent une petite atmosphere nostalgique, on se croirait en face de Scrapped Princess (Edit: je viens de lire que les deux oeuvres ont été écrites par le meme auteur, j’étais sur la bonne piste) ou un truc dans le genre, bref je suis propulsé en 2003 où la moitié de ce qui était diffusé était vraiment pas mal mais pas fantastique non plus, mais en meme temps je connaissais rien à l’époque. 

Difficile de bien juger cet animé : je n’ai rien de méchant à dire mais pas grand chose de bien non plus. C’est assez générique : un joli mélange d’aventure, d’humour, de magie, de mystère, de fantasy. L’histoire est plutôt intéressante, assez rondement mené et réserve quelques surprises mais rien ne vous pousse vraiment à enchainer les épisodes. Il manque le facteur OOMPF le truc qui nous pousse à y revenir. Les personnages ne sont pas fantastiques mais ça n’a pas tellement d’importance. L’ensemble est cohérent, on est sur une performance solide mais pas folle non plus.Je n’ai toujours pas entamé la deuxième saison donc ça veut dire ce que ça veut dire.

6/10

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Cette série est tellement bof que mon seul souvenir à l’heure actuelle est que tout était vraiment bof. Une impression assez étonnante de regarder Power Rangers avec un commentaire social sur le développent des réseaux sociaux. Le scénario sent le réchauffé, l’héroïne est très irritante et les personnages secondaires ne sont pas mieux lotis. Meme les combats sont pffff. J’ai eu énormément de mal à finir le visionnage alors qu’il est du reste assez court (dix épisodes). Je pense que ça en dit assez : tout ceci n’est pas top top et il y a de bien meilleures façons de perdre son temps.

4/10

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Je pense sérieusement que la meilleure description possible pour The Devil is a Part-Timer est 7/10. Sérieusement, tout ici est la définition exacte du 7/10. C’est plutôt rigolo au départ – certaines scenes sont meme hilarantes et je rigole encore rien qu’à y penser – mais ça se prend trop au sérieux par la suite. Le semblant de scénario échoue très rapidement bien que le mélange action/comédie soit dosé de façon plutôt impressionnante. Il n’y a cependant pas assez de matériel consistant pour 12 épisodes et c’est le deuxième arc de la série qui vient un peu gâcher le spectacle. La série se repète alors, et devient rapidement anémique. Non pas que ça devienne nul, tout reste “Assez Bien” mais on en ressort donc avec cette impression claire et nette de septsurdix.

7/10

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Un seinen qui fonctionne avec les codes du shonen tout en profitant pour s’en moquer allègrement. On a donc affaire à des combats avec des adversaires de plus en plus forts mais aussi à une organisation avec des super-héros où tous sont classés et notés. Tout ceci ne sert bien sur pas à grand chose car Saitama, notre héros, est présenté dès le départ comme invincible et plus puissant que la puissance.

En tout cas, c’est extrêmement drôle, le cote parodique est bien maitrise et surtout les combats sont animés à la perfection et superbement rythmés. On s’ennuie pas une seule seconde et étant donne que ça dure que 12 épisodes, on a pas d’episodes filler chiants ou notre héros s’occupe d’un ennemi pas assez fort pour faire partie de la trame principale mais pas trop nul non plus pour que ca en devienne ridicule.

Pour couronner le tout, vous pouvez regarder tout ça gratuitement sur Daisuki.

Ce n’est clairement pas l’animé du siècle qui vous fera reconsidérer votre vie mais regardez le premier épisode, si vous êtes séduits, vous en aurez 11 autres à enchainer avec plaisir.

7.5/10

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La 1ère partie est géniale. Les thèmes Shakespeariens sont très bien utilisés et il est vraiment agréable de voir qu’un animé arrive à construire une atmosphère et faire monter une tension au travers de son scénario et de ses dialogues plutôt que des scènes d’action. Il est vrai qu’on discute beaucoup dans Zetsuen No Tempest mais toujours pour une raison précise. Par exemple, les règles d’utilisation de la magie sont intéressantes et jamais grandiloquentes ; tout l’animé repose en fait sur un ensemble de logique très bien construites. Le script regorge de petits retournement de situations bien amenés et le fait qu’il soit porté par des personnages bien développés ne fait qu’ajouter à l’ambiance tragédie de qualité. On a l’impression d’entre en face d’une pièce de théâtre.

Puis vient cette seconde moitié de l’animé très chiante. Elle est beaucoup plus light et voit l’apparition d’un super héros ou encore d’une histoire d’amour inutile entre Hakaze et Yoshino. Je dis inutile mais c’est pas très vrai, elle sert dans le contexte de l’histoire mais est trop souvent abordée du point de vue comique et trop souvent mentionnée dans les épisodes. Ça devient vite redondant et lourd, si on m’avait dit que l’anime se transformait en drame/comédie romantique avec une tsundere et tout le tralala j’aurai jamais commencé. Même Hakaze se le demande à un moment : est-on en train de regarder une comédie romantique qui parle du destin du monde ? On y perd aussi le coté mystérieux et tragique qui faisait la force de la première partie. 

Au final donc, une belle histoire d’amour tragique, de vengeance et de pardon qui perd sa personnalité en cours de route et finit médiocre. 

7/10

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12 épisodes de rigolade. 12 épisodes de comédie très rondement menée qui reprend tous les clichés du shoujo pour mieux s’en moquer, les manipuler et nous faire rire. Le beau gosse est ainsi le plus timide du groupe et devient rouge écarlate à chaque fois qu’il sort une réplique de lover et le “prince” du lycée est une fille ! Il sera peut-être difficile de vraiment succomber à la tentation si vous n’êtes pas familier avec les codes du genre. L’humour est ceci dit très “universel” et pas besoin de connaissances préalables pour se marrer. Tous les personnages sont fantastiques et uniques en leur genre. Il est également très drôle de voir de quel façon les personnages inspirent et font irruption dans le manga de Nozaki.

 A noter que l’animé arrive très bien à adapter le format 4koma originel du manga (j’avais d’ailleurs commencé celui-ci qui ne m’avait pas plu, les blagues fonctionnent beaucoup mieux sous ce format animé !). Critiquer un animé comique est toujours un peu difficile sachant que l’humour est vraiment assujetti à un gout très personnel et souvent “hit-or-miss” mais l’énergie de la série, son rythme parfaitement organisé pourront vous convaincre. J’ai en tout cas enchaîné les épisodes en une journée, et finit mon visionnage plein de bon humeur. Une franche réussite.

8/10